jeudi 9 août 2012

Critique Dealight



Tous les ans à la même époque de l'année, se tient, sur le XBoxLive, un évènement attendu par tous les amateurs de jeux indépendants. Cet évènement, c'est le Summer Of Arcade. Une sélection faite par Microsoft de jeux souvent d'un niveau supérieur à la moyenne de ce qu'on peut trouver sur la plateforme dématérialisée de la 360 et qui a déjà vu passer des titres excellents comme Limbo, Bastion ou encore Trials HD. Et cette année, le troisième jeu à sortir était Deadlight, un jeu de plateforme/action avec du zombie dedans. Un énième jeu de mort-vivants ?

L'apocalypse ou rien !


L'histoire de Deadlight est relativement classique. Un virus s'est propagé au Canada, contaminant la population et transformanant les habitants en zombies (appelés "ombres" dans le jeu), prêts à tout pour un peu de viande humaine. On dirige Randall Wayne, un ancien park-ranger qui recherche sa femme et sa fille. Le joueur commence le jeu au sein d'un groupe de survivants mais très vite les choses dégénèrent et on se retrouve seul, animé seulement de l'espoir de retrouver notre famille. Tout au long du jeu, le joueur va trouver des bouts du journal que tient Randall et qui vont permettre d'en apprendre toujours plus sur cet homme au passé mystérieux. Tout cela fait qu'on se sent impliqué dans le personnage et ajoute une grosse plus-value au jeu au niveau de l'ambiance.

Un cachet graphique vraiment sympa pour les cinématiques BD

Qui a éteint la lumière ?


Autant le dire tout de suite : Deadlight c'est sombre. Dans tous les sens du terme. Le design graphique général tend vers le réalisme avec des personnages bien proportionnés, des backgrounds citadins détaillés et des animations plutôt efficaces. L'esthétique, quant à elle, fait énormément penser à Limbo (que je citais plus haut). Les personnages et les zombies sont en contre-jour par rapport au décor, accentuant l'impression d'obscurité permanente, même en plein jour. C'est également un élément de gameplay puisque cela rend les "ombres" très difficiles à voir, en intérieur notamment, et on est très souvent surpris de voir un corps s'élever derrière nous alors qu'on est en train de fouiller une pièce ou un cadavre.

Et sombre, il l'est aussi de par son propos. Le personnage est violent, amer et obnubilé par la recherche de sa famille. L'atmosphère du jeu est lourde et pesante, le joueur ne se sent jamais vraiment en sécurité surtout que certaines scènes viennent donner des montées d'adrénaline. Les cinématiques qui sont seulement des successions de planches de dessins, rappellent le côté morose et sordide du comic-book "The Walking Dead". Bref tout est réuni pour proposer au joueur une vraie ambiance apocalyptique à des lieux d'autres jeux de zombies plus "funs" comme Dead Rising.

Quand je dis qu'il fait sombre...

Un mélange des genres réussi


Ce qui frappe dès les premières minutes avec Deadlight, c'est toutes les bonnes idées qu'il a pris à gauche et à droite. Les entre-scènes en BD à la Max Payne, les pièges cachés à la Limbo, l'exploration à la Shadow Complex.... Mais le jeu ne se contente pas d'être un patchwork sans âme, destiné à surfer sur le succès des jeux précités. Il apporte également sa propre pâte. Premièrement on est loin d'un jeu d'action ultra bourrin. Le personnage dispose de points de vie très réduits et d'une jauge d'endurance qui diminue quand il fait des actions épuisantes (comme frapper à la hache, se tenir suspendu à un câble ou encore courir). La plupart du temps, le joueur va devoir éviter les combats car devant trop d'adversité (et les "ombres" sont souvent par groupe), il est aisé de succomber sur une simple erreur. Heureusement, si le joueur a une âme d'explorateur, il pourra trouver ça et là quelques bonus permanents qui viendront augmenter un peu le total de points de vie et d'endurance de Randall. Mais ils sont bien cachés.

Ensuite, même si le jeu est linéaire de par sa progression, il laisse au joueur le loisir de prendre des risques pour atteindre des objets cachés, pages de journal ou bonus dans des zones pas toujours faciles à atteindre. Il faut donc parfois réfléchir un peu avant d'agir pour entrevoir les possibilités de la situation et tirer le meilleur parti de ses ressources pour l'affronter sans trop de problèmes.

Le jeu prend également souvent le joueur a contre-pied en alternant les phases d'exploration pure, les combats au corps à corps ou à distance contre les "ombres" et les moments de stress où le joueur doit avancer vite sous peine de se faire tuer par un piège mouvant ou un hélicoptère animé d'intentions pas pacifiques du tout. Ces montées d'adrénalines empêchent le joueur de tomber dans la routine et aide grandement au jeu à garder un rythme agréable.

Comme un petit air de Canabalt, le minigun de l'hélico en plus

Au final Deadlight se révèle être une très plaisante expérience. Le jeu se termine vite mais il n'y a jamais de temps mort, l'ambiance, le côté attachant du personnage et le gameplay fluide font qu'on lui pardonne aisément la linéarité globale. Pour 1200 MSP, il reste une valeur sûre et une preuve de plus que le Summer Of Arcade continue de nous fournir des jeux de qualité.

Les plus :
-Un jeu de zombie original
-Une esthétique magnifique
-La variété des situations

Les moins :
-Parfois trop linéaire
-Un peu court

3 commentaires: