dimanche 11 juillet 2010

Max Payne - Waking up from the American Dream


Souvent, un jeu se définit par son gameplay, par le fun qu'il procure manette en main, par l'expérience de jeu qu'on en retire, par le délicieux sentiment d'être un r0xx0r PGM qui 0wn tout le monde lorsqu'on termine un niveau, mais parfois – trop rarement selon moi – un jeu est avant tout une oeuvre, c'est à dire quelque chose que l'on ressent, que l'on vit. C'est le cas des Max Payne, que j'ai fini il y a peu.

Prenez un flic fier de son boulot, poli, serviable, amoureux de sa femme et de son enfant, sans histoires : un mec heureux quoi, comme on en voit que dans les films. Tuez sa femme, son enfant et regardez-le dépérir. Devenir aigri, solitaire, embourbé dans les méandres d'une culpabilité imaginaire, et puis avoir soif de vengeance. Tout détruire à coup de double flingues en slow-motion en bouffant des painkillers pour tenir debout, faire des blagues de merde avant de faire danser les coupables au son des douilles qui tombent sur le sol.

C'est ça, Max Payne. Une ambiance de film noir qui est d'autant plus prenante qu'elle est servie par des BD super classes et les commentaires in-game de Max. Et que dire de la qualité d'écriture de ce jeu ? Cette voix grave qui nous sort des phrases digne d'un putain de roman ne peut que faire bander le littéraire que je suis. C'est sûrement pour ça que j'ai autant aimé Max Payne I

J'ai préféré le II. Pourquoi ? Parce que c'est tout ce que je viens de citer, plus des séquences qui sont pour moi mythiques où le personnage est vraiment remis en question. Quand on voit un connard alcoolique en cuir expliquer à un policier qui bosse avec nous que ce n'est pas lui qui a tué sa femme mais qu'il est victime d'une conspiration et qu'il peut tout régler si on lui laisse un flingue et un permis de tuer, ça ne peut que faire penser à la situation de notre protagoniste. Et la funhouse abandonnée où les décors en carton et autres animations kitschs font office de mise en abyme étonnante.

Jouez à Max Payne. Le premier est moche, le second non. Il faut supporter un peu le premier parce que les deux sont très liés. Pour moi c'est limite un seul et même jeu. Du coup, j'ai peur pour Max Payne 3. Rockstar ils sont bons, mais peut-être pas autant que Remedy pour la narration. Et puis bon, passer de New York aux favelas, ça fait foutrement moins film noir d'un coup...

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